mardi 22 mars 2011

Carnets de campagne (8) - Après la bataille

Je veux tout d'abord remercier les 425 citoyens qui ont choisi de nous faire confiance lors de ce premier tour des élections cantonales. Ce n'est certes pas assez pour passer l'épreuve du premier tour. Nous le regrettons. Mais ce score, obtenu par deux candidats inconnus, représentant un rassemblement jeune est plus qu'encourageant. Les copains, les électeurs que nous avons pu rencontrer après les résultats étaient tous très contents de ce score, mais plus largement de ce que nous avions pu réaliser tous ensemble pendant la campagne. Une dynamique est née et nous ferons tout pour ne pas la faire retomber.


 Dans un contexte de désespérance politique, de crise sociale, d'occultation du débat démocratique, ce score est intéressant. Le front de gauche progresse dans ce canton par rapport aux élections cantonales de 2004. Plus de 3%. Et nous progressons aussi par rapport aux élections européennes et régionales. Mais c'est qui est le plus important, ce sont les liens que nous avons créés, les rencontres que nous avons faites, les discussions que nous avons eues avec les habitants du 5e. Beaucoup sont prêts à s'investir. Nous avons promis que nous resterons dans ce canton quelque soit le résultat. Nous le ferons, à un rythme moins soutenu que ces dernières semaines, mais nous le ferons. Que le conseiller général qui sera élu dimanche s'attende à nous voir souvent ! Il faut réinstaurer la politique au coeur de la vie des citoyens. C'est la seule issue. Le score de l'extrême-droite est le révélateur des exaspérations.

Les fronts républicains sont nécessaires car il ne faut pas banaliser les propos, les idées déjà présentes dans les propos des ligues d'extrême-droite des années 30. Ces propos, ces idées n'ont rien à faire au Conseil général. Il ne faut jamais baisser les armes devant eux. Il est désolant de voir les ténors de la droite, nationale et locale, encore une fois tergiverser. Enfin est-ce vraiment surprenant ? Certains disaient déjà : "Plutôt Hitler que Blum". Ces irresponsables préparent sans doute déjà 2012. Vous trouviez qu'ils courraient déjà derrière le FN avant les cantonales, vous n'avez encore rien vu, cela sera pire après. Je ne mets pas toutes les femmes et tous les hommes de droite dans le même sac. Je connais des gens de droite, des républicains, des gaullistes souvent. Ceux-là ne mettent pas un signe égal entre la gauche, même représentée par un communiste, et l'extrême-droite. Ils ont encore des références historiques, des valeurs, une culture. Il ne faut rien attendre des responsables politiques de droite qui poursuivent leur course folle derrière les idées les plus moisies, pas forcément par conviction, mais tout simplement par électoralisme. Il faut en appeler aux républicains, aux citoyens. Christian Bastid et Fatima Mansouri sont porteurs de l'idéal de 1789, des valeurs du Conseil National de la Résistance. Ils reprennent le flambeau d'Alain Clary qui est respecté par un très grand nombre de Nîmois, même des Nîmois de droite. Christian et Fatima doivent rassembler le plus largement possible.

Mais nous ne faisons pas d'illusions, les fronts républicains ne pourront pas être la stratégie éternelle. Quand une personne est malade, on ne casse pas le thermomètre, on la soigne. C'est pour cela que la gauche doit être porteuse d'une politique de rupture crédible. Ou plutôt c'est pour cela que la gauche doit être la dépositaire crédible de l'idée de rupture. L'issue n'est pas simplement dans la largeur du périmètre des alliances électorales, elle est surtout dans le contenu des politiques que nous voulons donner. Le Front de Gauche est né de cette démarche. Il est pour l'instant renforcé par les derniers scrutins, mais la route est encore longue. Il faudra travailler, débattre, rencontrer, construire...

Avant de reprendre le communiqué que nous avons donné à la presse ce matin, je voulais remercier tous les copains qui ont donné un peu, beaucoup, énormément de leur temps pour cette campagne. Plus que du score, je suis très fier de ce que nous avons réalisé pendant cinq mois. Nous avons fait la campagne que nous voulions faire. Une campagne où l'on parle de politique avec tous les citoyens.





Communiqué de presse

Au vu des résultats du 1er tour des élections cantonales, le gouvernement de droite sort sanctionné partout par le haut niveau d'abstention. Sa politique désespère les citoyens et favorise le vote protestaire véritablement insensé de l'extrême-droite. Le front de gauche consolide et progresse en pourcentage et en voix sur la ville de Nîmes. Il est conforté dans sa stratégie de rassemblement de la gauche et des démocrates. Il est la force montante et solide à gauche capable de rassembler largement pour battre la droite et l'extrême droite.

Dans le Gard, comme en France, il ne doit pas y avoir un seul élu d'extrême-droite. Dans le 3e canton, le rassemblement de toutes les forces attachées aux valeurs républicaines de liberté, d'égalité et de fraternité doit permettre à Christian Bastid de remporter la victoire. Nous appelons l'ensemble des citoyens de la ville à se mobiliser, à voter et à faire voter Christian Bastid et Fatima Mansouri.


Vincent Bouget et Katy Laurent
Candidats Front de Gauche du 5e canton.

vendredi 18 mars 2011

Carnets de campagne (7) - Aux urnes citoyens !

Voilà, nous y sommes. Nous n'avons pas vu le temps passer. C'est ce que nous nous disions avec Katy, ce soir, une fois la dernière porte refermée après une sympathique discussion avec une habitante du canton. Plus de 5 mois que nous travaillons, près de 4 mois que nous avons commencé à parcourir les différents quartiers du 5e canton. Maintenant c'est aux citoyens de trancher.

Dans cette campagne, nous avons voulu porter des valeurs, celles de la gauche, celles qui ont permis les plus grandes avancées sociales dans ce pays. Nous avons voulu discuter des vrais problèmes qui touchent la population : le logement, les salaires, l'emploi, l'accueil de la petite enfance, la prise en charge des personnes dépendantes, l'aide aux personnes en situation de handicap. Tous ces sujets qui ne sont que rarement l'objet du débat médiatique, qui sont toujours occultés par la droite au pouvoir. Pour répondre aux souffrances, aux attentes légitimes des citoyens, nous voulons une gauche de combat, courageuse, qui sait prendre l'argent où il est pour le mettre au service du plus grand nombre. Le conseil général doit être un bouclier social, doit être un immense service public, face aux politiques ultralibérales qui donnent toujours tout aux plus riches. Il faut sanctionner la droite qui méprise le peuple. Mais il faut aussi faire en sorte que la gauche ne déçoive plus. Elle ne peut pas se contenter de demi-mesures. L'histoire de notre pays et les exemples de révolutions arabes nous montrent que rien n'est impossible.
 
Nous proposons des solutions claires, précises, réfléchies avec des citoyens spécialistes de ces questions. Nous les mettrons en oeuvre avec les citoyens, les associations si nous sommes élus.
Aux urnes citoyens !

mardi 15 mars 2011

Carnets de campagne (6) - La haine et l'espoir

Décidément, les rencontres avec les habitants du 5e canton réservent des surprises. Je ne peux les raconter toutes, cela serait trop long mais chaque jour en réserve quelques unes.

Ce soir, nous sommes passé du pire au meilleur.Le pire c'est la rencontre avec un habitant, se réclamant ouvertement des idées du FN, et les menaces qu'il a proférées à notre encontre. Très énervé, ce monsieur, après avoir refusé d'ouvrir sa porte, ce qui peut se comprendre, est ressorti de son appartement en nous insultant, accusant la gauche d'avoir livré le pays aux étrangers... Je ne préfère pas tout retranscrire. Puis il a refermé sa porte. Alors que nous engagions la conversation avec sa voisine, il est à nouveau sorti, nous hurlant de partir et nous disant qu'on allait finir par prendre un coup de fusil. L'histoire s'est arrêtée là, mais elle n'est pas anodine.

D'abord, on voit bien que le débat démocratique et serein, n'est toujours pas du goût de l'extrême droite. Mais cela n'est pas très nouveau. Ce qui choque, c'est la façon dont ces gens affichent leurs discours de haine, leurs propos xénophobes, racistes... Le discours ambiant des hommes politiques de droite, la focalisation des médias sur le FN, ne sont pas sains. Ils ne règlent pas le problème, ils l'alimentent. La gauche, et notamment le front de gauche, ne doivent rien laisser passer, même pas dans les mots. Mais il ne suffit pas de constater, de commenter, de s'effrayer.Les problèmes sociaux, de chômage, de logement, de pouvoir d'achat...sont le terreau sur lequel prospèrent les idées d'extrême-droite. Comme toujours. Si l'on regagner la confiance des citoyens, ce sont ces problèmes qu'il faudra résoudre. Et l'on ne pourra pas faire dans le moins pire, la demi-mesure. La gauche ne doit plus décevoir.

Si cet épisode ne fût pas très agréable, il reste quand même une exception parmi toutes les rencontres que nous avons pu faire. La plupart du temps, les portes s'ouvrent et la discussion citoyenne s'engage.
C'est ce qu'il s'est passé dans l'immeuble d'à côté où nous avons pu échanger avec un jeune homme, engagé déjà dans la vie syndicale, qui ne supporte plus la casse opérée dans l'éducation nationale, qui est consterné par le racisme et qui espère une politique de gauche radicale. Nous avons échangé nos mails. J'espère que nous pourrons lutter, réfléchir et travailler ensemble. Cela donne de l'espoir.

vendredi 11 mars 2011

Franck Proust fait-il du chantage aux habitants du 5e canton ?

A la lecture, de sa plaquette bilan-programme, comme du Midi Libre d'aujourd'hui, on peut dire que Franck Proust continue d'enfumer les habitants sur le 5e canton. Il présente son action municipale comme seul bilan et seul programme pour son mandat de conseiller général. Pourtant, les compétences des assemblées municipale et départementale ne sont pas les mêmes. Il n'est pas du tout nécessaire d'avoir les deux casquettes pour agir dans le cadre d'un des deux mandats. Les habitants que nous avons rencontrés ne sont pas dupes. La promesse d'un « arrêt-minute » devant le collège St Jean-Baptiste de La Salle ne relève pas du mandat de conseiller général. Le soudain rafraichissement du marquage au sol du chemin du Mas de Vignolles, aux Charmilles, après plusieurs mois d'attente, ne pourra pas étoffer le bilan de conseiller général de M. Proust. La voirie, c'est une compétence municipale. Entretenir ces confusions et se comporter comme un seigneur en son canton, c'est mépriser les citoyens et aggraver la crise démocratique. C'est peut-être aussi une forme de chantage. Nous espérons qu'en cas de défaite, le 1er adjoint au maire ne délaissera pas ces quartiers et qu'il daignera travailler avec le nouveau conseiller général.

Vincent Bouget
Candidat Front de Gauche – Canton de Nîmes V.

lundi 7 mars 2011

Carnets de campagne (5) - La dernière ligne droite

La dernière ligne droite, c'est le titre de l'article du Midi Libre paru hier. Le sprint final certes, mais qui vient parachever une très longue course de fond. Ces deux périodes sont importantes. Nous avons beaucoup travaillé jusqu'ici et tous les copains qui ont fait cette campagne n'ont pas attendu le début de la campagne officielle pour élaborer nos propositions, distribuer les 30 000 tracts que nous avons rédigés, discuter avec les habitants du canton, afficher. Un travail de fond a pu être réalisé, d'information, de mobilisation. d'informations sur les enjeux de cette élection, sur les compétences du Conseil général, sur l'apport des conseillers généraux communistes, sur l'utilité d'avoir un groupe Front de gauche le plus large possible dans la prochaine assemblée. Nous avons aussi informé sur les dangers de l'extrême-droite, sur les fausses solutions qu'elle apporte et sur la nocivité de ses propositions pour les plus fragiles d'entre-nous. Ce travail a été fait et beaucoup n'ont pas ménagé leur peine. Mais il reste quinze jours pour mobiliser le plus grand nombre. On dit souvent que les élections se jouent au dernier moment, que les indécis font souvent pencher la balance. Ces quinze jours seront décisifs, et si nous voyons que nous arrivons au bout de cette longue route, il ne faut pas oublier de sprinter.
Le dernier support de campagne est arrivé : le journal du comité de soutien. Un document de 8 pages rassemblant divers témoignages de soutien à notre candidature, qui illustrent les valeurs que nous défendons et les propositions que nous portons. Que ceux qui y ont participé soient remerciés, que ceux dont les témoignages n'ont pas pu être intégré nous excusent.
Ce journal doit se retrouver dans les mains de tous les habitants du canton, pour qu'il puissent faire leur choix en connaissance de cause. Merci à tous ceux qui le distribueront.

Une erreur de relecture a été faite et nous voulons tout de suite la corriger. Le soutien apporté par Marianne Durand à notre candidature n'engage en rien le comité de quartier qu'elle préside. Nous tenons à nous excuser auprès d'elle et des membres de son comité, avant même que le journal ne soit distribué. Les comités de quartier sont indépendants et doivent le rester.

jeudi 3 mars 2011

Carnets de campagne (4). Changement d'échelles.

Le calendrier est ainsi fait que ces deux derniers jours nous ont permis de faire pleinement de la politique. Je m'explique. Hier soir avait lieu l'un des 8 forum nationaux du Front de Gauche  en vue d'un programme partagé pour 2012. Ce forum avait pour thème l'Europe. Salle comble (près de 700 personnes), venue des responsables nationaux, presse locale et nationale (libération, médiapart...), débat très pointu, parfois très technique avec des interventions de Bernard Cassen (ATTAC), de Francis Wurtz (ancien député européen, un de ceux qui ont lutté dès le début contre le projtet de Constitution européenne...).
 Avec Francis Wurtz



Bref, un haut niveau politique, des militants bien informés prêts à partir à l'assaut d'une des prochaines forteresses de l'Europe libérale, à savoir le Pacte de Compétitivité. Le front de gauche a donné l'image d'une gauche de combat, unie, porteuse de propositions, bref d'une gauche qui fait de la politique et non pas un concours de beauté. Vraiment très enthousiasmant. Si le combat sera dur, il n'est pas perdu d'avance. Rappelons-nous du référendum de 2005.

Ce fut aussi l'occasion de retrouver mes petits camarades candidats aux élections cantonales sur le département, notamment lors de la séance photo avec les dirigeants nationaux qui étaient aussi là pour nous apporter leur soutien.

 Avec Pierre Laurent et JL Mélenchon

Tous les candidats du front de gauche, qui se présentent pour la plupart pour la première fois, mènent une campagne dynamique, multiplient les réunions, les rencontres...font de la politique au plus près des citoyens.

 Justement, changeons d'échelle. Du niveau européen et national, passons au niveau local. Mardi soir, avec Katy et Jean, nous avons, encore une fois, arpenté les rues des quartiers République, Montcalm, Dhuoda. Cette soirée fût une des meilleures de ces derniers mois. Nous avons pu échanger avec de nombreux citoyen(ne)s Passant derrière le conseiller général sortant UMP, Franck Proust, nous avons pu mesurer combien ses tentatives de camouflage sont mal vues par les habitants. Et si sur le marque-page qu'il laisse en guise de programme, il n'est question que de "majorité municipale", les citoyens nous disent, comme cette infirmière de l'hôpital : "On n'est pas bête, ne vous inquiétez pas, on sait qui il est". Nous voilà rassurés.
 
Cette soirée s'est terminée de la meilleure manière qu'il soit. Nous rencontrons sur le pas de sa porte une jeune femme qui nous dit ne pas voter et penser que quelque soit le parti élu, la politique ne changeait pas. Nous aurions pu partir, passer à quelqu'un d'autre. Nous avons fait le choix de discuter, de parler. Nous avons dit d'abord que les grandes avancées sociales étaient le fait de la gauche, que les congès payés, la Sécurité sociale...avaient des conséquences sur la vie de tous. Nous avons aussi dit que le Coinseil Général, comme toutes les collectivités géraient des budgets importants, que la commande publique de ces collectivités créait de l'emploi...Mais nous avons aussi parlé des révolutions arabes, de ces formidables élans citoyens...Au final, je ne sais pas quel bulletin cette jeune femme glissera dans l'urne. Mais je suis sûr que nous avons fait progresser la démocratie, un petit peu, à notre échelle. Et comme la discussion avec son voisin de palier a été du même tonneau, nous sommes rentrés pleins de courage pour la suite.