lundi 24 janvier 2011

Education : M. Proust a un sacré estomac.


Dans son dernier journal de conseiller général, M. Proust accuse le Conseil Général de se désengager financièrement de certaines actions éducatives et pédagogiques des collèges du Gard. Cette attaque semble bien mal placée de la part du candidat d'une majorité présidentielle qui casse le service public de l'éducation depuis plusieurs années.

S'il est regrettable que le Conseil Général ne puisse aider davantage les élèves et les enseignants, il est nécessaire de rappeler que le budget de Conseil Général est lourdement pénalisé par la dette de l'Etat. C'est en effet près de 460 millions d'euros que l'Etat n'a pas reversé au titre des transferts de compétences depuis 2004. Ne doutons pas qu'en utilisant une partie, même petite, de cette enveloppe, il aurait été possible de mener de très belles actions pédagogiques. Malgré tout, sous l'impulsion des conseillers généraux communistes, sept collèges ont été construits, une vingtaine ont été rénovées, les transports scolaires sont gratuits (sauf pour les collégiens Nîmois que la ville a décidé de faire payer). Insuffisant peut-être mais il est nécessaire de souligner les vrais responsables.

La prochaine réforme des collectivités territoriales et la suppression de la taxe professionnelle risquent de pénaliser encore plus les aides aux actions éducatives dans les collèges. En effet, en étranglant financièrement les collectivités et en leur faisant perdre ainsi toute forme d'autonomie, ces réformes contraindront les conseils généraux à faire des choix insupportables en se concentrant uniquement sur ses compétences exclusives. Les aides aux associations mais aussi aux actions pédagogiques sont bien menacées par la volonté d'un gouvernement qui veut mettre sur le dos des conseils généraux le poids de son désengagement.

Enfin, à l'heure où les dotations horaires arrivent dans les établissements, la responsabilité des difficultés dans l'éducation apparaît très clairement. Ces dotations en baisse, alors que le nombre d'élèves accueillis augmente, conduisent à la suppression d'options, de dédoublements (en langues, en EPS) et bien sûr de postes d'enseignants, réduisant ainsi la diversité et la qualité de l'offre pédagogique. Il faudrait peut-être rappeler à M. Proust que pour mener des actions pédagogiques, il faut des enseignants et des heures pour le faire. Un débat sur l'éducation pourrait peut-être l'éclairer.

M. Proust qui soutient avec ardeur et la politique « éducative » du gouvernement, et la réforme des collectivités territoriales pourrait donc nous épargner des attaques hypocrites et malhonnêtes. M. Proust qui présente pour tout bilan de conseiller général, ses actions municipales, méprisant ainsi le suffrage universel et les citoyens du 5e canton, doit aussi avouer qu'il est le candidat de la majorité présidentielle.