jeudi 3 mars 2011

Carnets de campagne (4). Changement d'échelles.

Le calendrier est ainsi fait que ces deux derniers jours nous ont permis de faire pleinement de la politique. Je m'explique. Hier soir avait lieu l'un des 8 forum nationaux du Front de Gauche  en vue d'un programme partagé pour 2012. Ce forum avait pour thème l'Europe. Salle comble (près de 700 personnes), venue des responsables nationaux, presse locale et nationale (libération, médiapart...), débat très pointu, parfois très technique avec des interventions de Bernard Cassen (ATTAC), de Francis Wurtz (ancien député européen, un de ceux qui ont lutté dès le début contre le projtet de Constitution européenne...).
 Avec Francis Wurtz



Bref, un haut niveau politique, des militants bien informés prêts à partir à l'assaut d'une des prochaines forteresses de l'Europe libérale, à savoir le Pacte de Compétitivité. Le front de gauche a donné l'image d'une gauche de combat, unie, porteuse de propositions, bref d'une gauche qui fait de la politique et non pas un concours de beauté. Vraiment très enthousiasmant. Si le combat sera dur, il n'est pas perdu d'avance. Rappelons-nous du référendum de 2005.

Ce fut aussi l'occasion de retrouver mes petits camarades candidats aux élections cantonales sur le département, notamment lors de la séance photo avec les dirigeants nationaux qui étaient aussi là pour nous apporter leur soutien.

 Avec Pierre Laurent et JL Mélenchon

Tous les candidats du front de gauche, qui se présentent pour la plupart pour la première fois, mènent une campagne dynamique, multiplient les réunions, les rencontres...font de la politique au plus près des citoyens.

 Justement, changeons d'échelle. Du niveau européen et national, passons au niveau local. Mardi soir, avec Katy et Jean, nous avons, encore une fois, arpenté les rues des quartiers République, Montcalm, Dhuoda. Cette soirée fût une des meilleures de ces derniers mois. Nous avons pu échanger avec de nombreux citoyen(ne)s Passant derrière le conseiller général sortant UMP, Franck Proust, nous avons pu mesurer combien ses tentatives de camouflage sont mal vues par les habitants. Et si sur le marque-page qu'il laisse en guise de programme, il n'est question que de "majorité municipale", les citoyens nous disent, comme cette infirmière de l'hôpital : "On n'est pas bête, ne vous inquiétez pas, on sait qui il est". Nous voilà rassurés.
 
Cette soirée s'est terminée de la meilleure manière qu'il soit. Nous rencontrons sur le pas de sa porte une jeune femme qui nous dit ne pas voter et penser que quelque soit le parti élu, la politique ne changeait pas. Nous aurions pu partir, passer à quelqu'un d'autre. Nous avons fait le choix de discuter, de parler. Nous avons dit d'abord que les grandes avancées sociales étaient le fait de la gauche, que les congès payés, la Sécurité sociale...avaient des conséquences sur la vie de tous. Nous avons aussi dit que le Coinseil Général, comme toutes les collectivités géraient des budgets importants, que la commande publique de ces collectivités créait de l'emploi...Mais nous avons aussi parlé des révolutions arabes, de ces formidables élans citoyens...Au final, je ne sais pas quel bulletin cette jeune femme glissera dans l'urne. Mais je suis sûr que nous avons fait progresser la démocratie, un petit peu, à notre échelle. Et comme la discussion avec son voisin de palier a été du même tonneau, nous sommes rentrés pleins de courage pour la suite.